allez-vous gagner plus d’argent à la fin du mois en travaillant le 29 février ?

L’année 2024 est une année bissextile. Alors avec l’arrivée imminente du 29 février ce jeudi, une question taraude l’esprit de nombreux travailleurs : est-ce que cette journée supplémentaire se traduit par un salaire plus élevé à la fin du mois ? La réponse à cette question n’est en réalité pas aussi simple qu’il n’y paraît.

En France, les travailleurs peuvent être rémunérés de deux façons différentes, soit à l’heure, soit de manière mensuelle. Pour les travailleurs payés à l’heure, la réponse est relativement simple puisque chaque heure travaillée doit être payée. Ainsi, en travaillant un jour de plus cette année, ces derniers devraient gagner un peu plus ce mois-ci.

Travailler le 29 février permet-il de gagner un jour de salaire en plus ?

À noter toutefois que la grande majorité des contrats de travail se basent sur un salaire mensuel. Dans ce cas de figure, le salaire ne change pas et reste fixe indépendamment du nombre de jours travaillés dans le mois. Autrement dit, que le mois de février compte 28 jours ou 29 jours, la rémunération reste la même. Cela signifie que pour la plupart des salariés, ce mois de février 2024 n’aura pas d’impact sur leur rémunération.

Le ministère du Travail rappelle d’ailleurs sur son site concernant le principe de mensualisation des salaires : « Afin de neutraliser les conséquences de la répartition inégale des jours entre les douze mois de l’année, le code du travail prévoit le paiement chaque mois d’une rémunération déterminée indépendamment du nombre de jours que comporte le mois ».

La mensualisation des salaires

Même s’ils travaillent un jour de plus cette année, le ministère du Travail précise également que les salariés ne sont pas pour autant laissés pour compte puisqu’ils bénéficient d’avantages liés à cette mensualisation du salaire. En effet, comme l’explique le site travail-emploi.gouv.fr : « Pour un salarié à plein-temps dans une entreprise qui applique la durée légale hebdomadaire du travail, soit 35 heures, elle est de : = 151,666 heures x taux horaire/ 12 mois ».

De cette façon, la mensualisation permet donc la rémunération des jours fériés, c’est-à-dire chômés, mais aussi des congés pris. De même, en cas d’accident du travail ou d’arrêt maladie, la mensualisation permet de maintenir son salaire. Enfin, comme le rappelle Slate, le mois de février comptant 29 jours est dans tous les cas le mois le plus court cette année. Donc il est en réalité bien mieux rémunéré que les autres mois, puisque les salariés travaillent moins tout en gagnant autant.

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Les revendications pour un 29 février… férié !

Enfin, ce 29 février est aussi l’occasion pour bon nombre de salariés de se voir remettre un ticket-restaurant supplémentaire en comparaison aux années de 365 jours, puisqu’il tombe un jeudi, autrement dit un jour travaillé. À noter que ces derniers ne sont pas obligatoires pour les salariés sauf mention dans la convention collective. Ainsi, s’ils souhaitent arrondir leurs fins de mois, les salariés peuvent, en toute légalité, refuser les tickets-restaurant de leur entreprise. Ils se verront ainsi rétribuer leur montant sur leur salaire.

Mais le Mouvement de Libération du 29 février, derrière qui se cache l’illustrateur Lukino, lui-même né un 29 février, ne le voit pas de cet œil. Ce dernier avait d’ailleurs demandé en 2016 que le 29 février devienne un jour férié. Il avait adressé au président de la République : « 2020 compte donc une journée supplémentaire de travail pour les salariés de notre pays (et des autres), qui ne sera pas rétribuée car les salaires sont annualisés dans la plupart des contrats. […] Nous refusons de travailler plus sans gagner plus, ce qui est contraire aux promesses que l’on nous a faites. Le samedi 29 février, jour supplémentaire de l’année 2020, doit être déclaré férié. »