CamerounSociété

95% des choses qui sont dites dans le rapport sont fausses – Denis Nkwebo

• Denis Nkwebo ne fait pas confiance au rapport de la chambre des comptes

• Le FMI demande un nouveau rapport

• Les révélations de Jeune Afrique sur le scandale

Présent sur le plateau de STV ce dimanche, Denis Nkwebo a jeté du discrédit sur le rapport produit par la chambre des comptes sur la gestion des fonds alloués contre le Coronavirus. Ce rapport qui ébranle le gouvernement camerounais depuis quelques jours révèle un détournement d’une grosse partie de la somme. Et pour Denis Nkwebo, ce rapport est truffe de contre-vérités. « Je vais dire aux camerounais… 95°% des choses qui sont dites dans le rapport de la chambre des comptes sont automatiquement fausses (…) J’ai discuté avec 3 ministres et ils n’ont reçu aucun fond », a lâché le président du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) dans l’émission 7Hebdo.

Avec ces propos, Denis Nkwebo rejoint le camp des pourfendeurs de ce rapport qui pourrait fait sauter plusieurs ministres du gouvernement Dion Ngute. Le FMI avait récemment exigé du Cameroun rapport indépendants.

Les révélations de Jeune Afrique

Généralement bien introduit dans les palais présidentiels africains, le magazine panafricain Jeune Afrique confirme l’audition de plusieurs ministres de Paul Biya dans le scandale de détournements du fonds spécial dédié à la lutte contre le covid-19. Contrairement aux premières informations véhiculées, les ministres auditionnés n’ont pas fait le déplacement du Tribunal Criminel Spécial. Ce sont plutôt les enquêteurs qui ont rendu visite aux membres du gouvernement dans leurs cabinets. Au moins deux ministres et un homme d’affaires sont parmi les principaux mis en causes dans cette affaire.

Le ministre de la santé Manaouda Malachie a été le premier responsable du fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus. Après le passage de la chambre des comptes qui a recensé « 30 fautes de gestion et recommandé l’ouverture de 10 procédures », le ministre a été entendu le 19 mai 2021 à son cabinet. Selon nos confrères de Jeune Afrique, le ministre n’a pas souhaité évoquer le contenu de sa rencontre avec les enquêteurs. Cependant une source proche de l’autorité blanchit ce dernier.

« Il n’a signé aucun marché dans le cadre de la gestion des fonds Covid. Cette mission était dévolue au secrétaire d’État en charge des épidémies, Alim Hayatou», a-t-il confié au magazine panafricain. Pour rappel, il est entre autres reproché au ministre « l’opacité » des procédures de passation des marchés. En effet selon le rapport de l’audit de la chambre des comptes que la rédaction de CamerounWeb a pu consulter, plusieurs irrégularités ont été constatés dans la procédure de commande de 8 ambulances. « L’attribution d’un marché pour la fourniture de huit ambulances médicalisées de type C pour un montant de 440 millions de francs CFA à la société YAO Pharm alors que celle-ci ne figurait pas parmi les prestataires pré-qualifiés par la décision N°2820/D/MINSANTE/CAB du 29 mai 2020 portant publication des résultats de l’appel à manifestation », pouvait-on lire dans le rapport.

Un homme d’affaires impliqué

Jeune Afrique site également parmi les personnes visées par l’enquête du Tribunal criminel spécial, l’homme d’affaires Mohamadou Dabo. Ce dernier aurait fait perdre plusieurs millions à l’Etat camerounais durant le transport tests Covid.

« Cet homme d’affaires, qui est aussi consul honoraire de la République de Corée (Corée du Sud) à Douala, c’est lui qui a introduit la société Mediline Medical Cameroon, distributeur exclusif au Cameroun de SD Biosensor, le fabricant sud-coréen du matériel livré par MMC SA. Dabo est aussi le propriétaire de Moda Corporation, une société détenant des parts dans MMC SA. Moda Corp. est, elle aussi, épinglée dans le rapport de la Chambre des comptes pour avoir appliqué des « prix disproportionnés » en contrepartie du transport des tests Covid », révèle Jeune Afrique.

La troisième personnalités mise en difficulté par le rapport d’audit de la chambre des comptes est la ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Madeleine Tchuente. Cette dernière avait à sa disposition une ligne budgétaire de 4,05 milliards de francs CFA pour la production locale de médicaments tels que la chloroquine et de l’azithromycine. Problème : l’Institut de recherche médicales et d’études des plantes médicinales (IMPM) n’a jamais été en capacité de produire ces médicaments, révèle Jeune Afrique. La ministre se serait plutôt procurée les produits chez un fabriquant indien.
« En réalité, l’IMPM a plutôt procédé à l’acquisition en Inde de 5 millions de comprimés d’hydroxychloroquine, 500 000 comprimés d’azithromycine et 300 kgs d’intrants d’azithromycine livrés le 29 juillet 2020. Il a alors procédé à leur reconditionnement dans des emballages achetés et imprimés avec la mention “Achetés par Zaneka, [une entreprise fictive selon le rapport] conditionnés par l’IMPM », révèle le rapport de l’audit.

Source: www.camerounweb.com

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